La calligraphie japonaise


La calligraphie m’a inspiré une série de tableaux où l’on ne reconnait pas vraiment cette écriture mais parfois certains signes. Le geste, les formes, les traces, les rapports du blanc et du noir sont une évidence pour moi. J’ai utilisé pour certains de ces tableaux un support fait maison, la trace peinte a été remplacé par du fil ou de la laine…

2012
2012

Le tableau ci-dessous s’intitule Soshite, terme japonais qui signifie et en français car le signe à gauche se lit soshite. C’est un des rares tableaux auquel j’ai donné un titre. Il est composé de différents tissus, de papier Kraft et de laine à carder. Réalisé en 2017.

Calligraphie japonaise

 

En 1978, année de mes 18 ans, lors d’un échange scolaire avec les Etats-Unis, j’ai été reçue par une famille qui recevait également une jeune japonaise d’un an et un jour ma cadette… Nous avons gardé contact durant quelques années, elle est même venue me rendre visite en France en 1984 et puis la vie a fait que nous nous sommes presque perdues de vue sans jamais tout de même mettre de côté cette amitié…

Vingt cinq ans passèrent, un jour, un coup de fil, elle me propose de venir nous voir avec son mari et ses trois enfants. Pari tenu ! Pari de se dire que malgré les vingt cinq années écoulées notre amitié sera toujours aussi forte.
Nos retrouvailles, et ce jusqu’à aujourd’hui, furent un enchantement. Il me fallait concrétiser cette amitié, la célébrer… je décidai de pratiquer la calligraphie japonaise pour un jour pouvoir lui écrire et pourquoi pas pouvoir lui parler en japonais. J’ai attendu une année avant de lui faire la surprise de lui écrire une lettre…

De 2005 à juin 2023, j’ai pratiqué la calligraphie japonaise avec un intérêt toujours renouvelé et avec passion auprès de mon maître de calligraphie Keiko Yokoyama, jusqu’à ce qu’elle retourne vivre au Japon !

Cette passion pour la calligraphie japonaise influence tous les jours mon travail graphique, dans le geste, le souffle et la trace du pinceau imbibé d’encre de Chine. Le noir de l’encre, le blanc du papier, l’équilibre qui se met en place, l’énergie concentrée dans le geste et le rouge du sceau qui lorsque mon travail est abstrait, est symbolisé par une tache ou un trait rouge. Toute la pratique de la calligraphie, concentration et lâcher prise, présence et harmonie du geste, force de l’intention et enfin ce résultat concrétisé, ce moment si particulier qui parfois nous échappe mais toujours nous transporte.

Watashi no imouto – Petite soeur – 2020